Pensée linéaire vs. Pensée systémique

Le 14/06/2020

Tout est système.

Que tu en sois conscient ou non, tu fais partie de différents systèmes : une famille, un cercle social, une communauté, une société…

Tu es toi-même un système. Ton corps est un système biologique complexe, composé d’une multitude de sous-systèmes.

La nature est un gigantesque système.

Chaque jour, sans même y penser, tu interagis avec des dizaines de systèmes : la voiture que tu conduis, le métro que tu prends, les distributeurs où tu retires ton argent, les magasins où tu fais tes courses…

Les systèmes sont partout.

Alors à ce stade, tu te demandes sûrement « mais qu’est-ce qu’il a à me gonfler avec ses histoires de systèmes, je suis là pour avoir des conseils marketing, pas pour l’écouter philosopher… »

Douuuucement. Tu vas vite comprendre pourquoi je te parle de ça.

(un indice : ton business est évidemment un système)

Mais avant d’aller plus loin, clarifions les choses : qu’est-ce qu’un système ?

Je laisse la parole à Donella H. Meadows, dont le livre Thinking in Systems est la meilleure des introductions si tu souhaites étudier la pensée systémique :

« Un système est un ensemble de choses interconnectées — individus, cellules, molécules, ou n’importe quoi d’autre — qui forment un tout ayant un objectif spécifique. »

Prenons un vélo par exemple. C’est un ensemble de pièces interconnectées, qui interagissent entre elles pour créer un résultat spécifique : aller d’un point A à un point B.

L’idée la plus importante est que toutes les parties d’un système sont interdépendantes. Le résultat n’est obtenu que par le produit de l’ensemble des parties.

Une roue de vélo seule, ou une pédale seule, ne suffisent pas à avancer. C’est l’interaction entre toutes les parties du vélo qui permet d’obtenir le résultat « aller d’un point A à un point B ».

Si je modifie, ou retire l’une des partie du système, c’est le comportement global du système qui est impacté.

Si je monte un meilleur pédalier sur mon vélo, le système global fonctionne mieux.
Si j’enlève le pédalier, il ne fonctionne plus.

Simple, n’est-ce pas Fred ? (j’ai la voix de Jamy dans ma tête en écrivant ça, pardonne-moi)

Eh bien non ! Parce que ça ne s’arrête pas là.

Ici, tu as un exemple classique de vision LINÉAIRE des choses :

« Je monte un meilleur pédalier sur mon vélo… DONC il va plus vite. »

« J’augmente le taux de conversion de ma landing page / je rajoute de la fausse urgence sur ma page de vente / je fais de meilleurs taux d’ouverture avec des titres clickbaits etc… DONC je gagne plus d’argent. »

(Tu vois, on y arrive doucement au lien avec le marketing. Encore un peu de patience.)

Ça encore une fois ? C’est voir les choses de manière linéaire.

Mais la réalité est plus complexe que ça.

Lorsque je monte un meilleur pédalier sur mon vélo, oui on peut logiquement penser qu’il va plus vite.

Mais c’est omettre toutes les autres interactions qui se produisent dans le système, notamment :

– Si mon vélo roule plus vite, les pneus et les freins s’usent davantage
– Comme les pneus et les freins s’usent davantage, je dois rouler moins vite (ou je finis dans un fossé)

Ça, c’est un exemple simplifié à l’extrême d’une vision en systèmes :

1. La modification d’une partie du système (pédalier) impacte tout le système.

2. L’output (la vitesse du vélo) change.

3. Une feeback loop est envoyée (une info : les pneus et les freins s’usent prématurément)

4. Ça modifie l’input (l’énergie que je mets pour faire avancer le vélo)

5. Comme l’input change, l’output également (le vélo va moins vite).

T’es toujours là ? Cool.

Désolé pour le jargon en anglais, mais si tu retiens juste ces trois termes (input, output, feedback loop) tu peux déjà aller assez loin dans la pensée systémique.

Ce qui est intéressant ici ?

C’est que la décision de changer le pédalier, qui semblait être la bonne avec une vision linéaire, ne l’est pas forcément quand tu penses en systèmes :

Oui, si l’usure prématurée des pneus et des freins est suffisamment lente, la vitesse moyenne du vélo, entre le point A et le point B, augmentera effectivement.

Mais il se peut aussi que cette usure prématurée soit telle que la vitesse moyenne stagne.

Pire : que la vitesse moyenne baisse, si l’usure est très rapide (et/ou que la distance entre le point A et le point B est longue).

Alors on est d’accord, c’est hyper contre-intuitif. Sur le papier, je mets un meilleur pédalier, mon vélo va plus vite, point barre.

Pensée linéaire. Relation de cause à effet.

Mais c’est là que la pensée systémique dévoile toute sa puissance : elle te permet de voir ce que tu ne vois pas avec une pensée linéaire.

Quand tu penses en systèmes, tu as une perception des choses qui se rapproche davantage de la réalité (qui N’EST PAS linéaire).

Et niveau business ?

Ça change tout.

Pense à ça un instant :

Ces hacks de persuasion que tu utilises sur ta landing page ?
Cette fausse urgence sur ta page de vente ?
Ces titres clickbaits sur tes mails ?

Avec une vision linéaire, oui ça doit logiquement faire tourner mieux ton business.

Mais si tu regardes ton business comme un système ? (et ton business EST un système)

Si tu observes les interactions et les feedback loops entre toutes les parties ?

Est-ce que, comme le nouveau pédalier sur ton vélo, ça ne risque pas d’avoir l’effet inverse, et de faire stagner ton business ou de le faire tourner… 

… moins bien ?

Je te laisse cogiter sur ce que tu viens de lire et trouver tes propres réponses…

— Jean-loup

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